Le travail

La recherche d'un travail va rapidement être l'occupation principale de tout nouvel arrivant, à moins que celui-ci n'arrive avec une job (eh oui, c'est bien féminin ici !...) en poche ce qui est loin d'être la majorité d'entre nous, alors au boulot !... D'autre part, rechercher du travail depuis la France avant de partir n'est ni évident ni forcément très rentable à moins d'avoir de très bons tuyaux et de bons appuis, car les méthodes de recherche sont différentes comme nous allons le voir par la suite.

Il y a quelques chiffres qu'il faut tout d'abord avoir en tête, comme ceux du chômage, car disons-le, le Québec est en quelque sorte le mauvais élève de l'Amérique du Nord et il ne faut pas s'attendre à débarquer dans un eldorado du travail. Au mois d'octobre 1999, le taux de chômage du Québec était de 9,1%, celui du Canada de 7,2% et celui de la Région Métropolitaine de Montréal de 8,1% (source: www.stat.gouv.qc.ca). Le mois de novembre 1999 a marqué un recul important du chômage puisque ces chiffres étaient respectivement 8,4%, 6,9% et 7,8%, meilleurs scores depuis 1976 pour le Québec ! Les derniers chiffres datant de Septembre 2002 sont respectivement de 8,4%, 7,7% et 8,5%.

Au niveau des salaires, là aussi, ne vous attendez pas à faire fortune en arrivant car d'une façon générale vous ne pourrez pas prétendre à votre dernier salaire français converti en dollars canadiens mais plutôt à environ 75% de cette somme. Ceci dépendra bien sûr de votre profil, expérience et domaine d'activités, les variations d'un poste à un autre pouvant être très importantes. A titre d'information, le salaire minimum aujourd'hui au Québec est de $7,20 de l'heure (depuis le 1er Octobre 2002).

Semaine d'intégration à l'immigration :

La semaine d'intégration à l'immigration vous permettra d'avoir un très bon aperçu du monde du travail et des techniques de recherche d'emploi au Québec. Vous aurez de plus à disposition une salle de documentation avec des ordinateurs, des journaux spécialisés, des annuaires d'entreprises, des téléphones, etc., bref, tout ce dont vous aurez besoin pour commencer votre recherche.

La recherche en bref :

Tout d'abord, ne faites surtout pas d'envois anonymes de votre C.V. aux différentes Directions des Ressources Humaines des entreprises que vous ciblez, vous n'aurez certainement aucune réponse ! Sachez de plus que les C.V. ici sont généralement sur 2 pages, qu'ils ne s'agrafent pas et qu'ils ne se plient pas, il vous faudrait donc envoyer votre C.V. dans une grande enveloppe avec un timbre à 95¢ (le timbre normal coûtant 46¢) ce qui pourrait rapidement vous coûter cher, envoyez-le donc plutôt par fax ! Nous verrons par la suite que le téléphone est l'outil privilégié ici au Québec pour la recherche d'emploi.

Notez également que ne doivent pas apparaître sur votre C.V. votre âge, sexe et nationalité, il est conseillé dans la rubrique "Formation" de mettre les équivalences de diplôme québécoises. La lettre de présentation (appelée lettre de motivation en France) devra être dactylographiée.

Enfin, si vous utilisez un titre sur votre C.V., méfiez-vous, certaines professions sont régies par des Ordres Professionnels et vous n'avez donc pas le droit d'utiliser le titre en question, celui d'Ingénieur, notamment, tant que vous ne faites pas partie de cet ordre.

Nous ne rentrerons pas davantage dans le sujet, tout cela vous étant dit lors de votre semaine d'intégration à l'immigration.

C'est un organisme du gouvernement français qui s'occupe notamment des Français à l'étranger et une de ses missions est d'offrir des services de prospection auprès des entreprises, de placement, d'informations et de documentations utiles à la recherche d'emploi. Concernant le Québec, l'OMI travaille en collaboration avec le MRCI (Ministère des Relations avec les Citoyens et de l'Immigration) vous pouvez les contacter avant de partir et/ou à votre arrivée au Québec aux adresses suivantes:

Bureau du Québec à l'OMI
221, avenue Pierre Brossolette
92120 MONTROUGE
Tél. : 01 41 17 73 62
Fax : 01 41 17 73 27
OMI
Les Cours Mont-Royal
1550, rue Metcalfe, bureau 505
Montréal (Québec) H3A 1X6
Tél. : (514) 987-1756
Fax : (514) 987-1611

Il existe de nombreux sites de recherche d'emploi sur Internet, nous vous en indiquerons quelques-uns dans ce chapitre. D'une manière générale, il ne faut pas en abuser parce qu'on y passe énormément de temps pour un résultat qui n'est pas toujours terrible. Il y a en effet beaucoup de "fausses" offres qui sont publiées par des agences de placement (équivalentes aux agences d'intérim en France mais offrant des postes permanents et temporaires) et qui sont déjà pourvues au moment où elles sont affichées, ceci uniquement pour que ces agences se fassent une banque de candidats. Parallèlement à ces offres il y en a tout de même d'autres qui sont véritables mais il faut généralement être patient… Il faut savoir également que seuls les candidats retenus sont avisés alors ne vous étonnez pas de ne rien recevoir, c'est alors plutôt mauvais signe…

Vous pourrez consulter les quelques sites suivants: www.monster.ca
www.jobboom.com

Vous pourrez consulter également le site du gouvernement canadien :
www.qc.hrdc-drhc.gc.ca
Si vous souhaitez avoir des informations sur les entreprises, 2 sites sont particulièrement intéressants :
www.lesaffaires.com et http://strategis.ic.gc.ca/frndoc/main.html

Vous trouverez des annonces dans plusieurs journaux comme La Presse, le Journal de Montréal ou encore Le Journal des Affaires (hebdomadaire économique) mais sachez que les annonces (presse et Internet), dit-on, ne représentent que moins de 10% des postes disponibles, plus de 70% du marché n'étant pas directement publié, il faut alors avoir une stratégie efficace pour dénicher ces offres cachées.

C'est une des premières choses qu'on vous conseillera à votre arrivée dans le cadre d'une recherche d'emploi efficace et vous en entendrez souvent parler. Il s'agit en fait d'obtenir une rencontre d'une vingtaine de minutes auprès d'un employeur potentiel afin de rechercher toutes sortes d'informations sur l'entreprise, le secteur d'activités, les types de postes, l'environnement de travail, les profils type des employés, etc… Attention, ce n'est pas un entretien d'embauche (=entrevue de sélection ici), c'est à votre initiative, c'est vous qui posez les questions et ça vous permettra de mieux connaître le marché de l'emploi dans le ou les secteurs visés afin de cibler plus efficacement les entreprises et les postes intéressants. Ce genre de rencontres permet également d'élargir votre réseau de contacts.

Le mode d'emploi est simple, il suffit tout d'abord d'établir une liste d'entreprises susceptibles de vous intéresser (renseignements pris dans les différents annuaires, sur Internet, en téléphonant au standard des entreprises, etc…) puis de prendre votre téléphone, d'appeler les entreprises en demandant à la réception le nom, titre et numéro de poste de la personne responsable du département qui vous intéresse; vous pouvez à ce moment-là raccrocher ou demander d'être transféré à cette personne pour lui demander une telle rencontre en précisant bien que vous êtes dans une phase de collectes d'informations.

Ça paraît effectivement très simple mais ça ne l'est pas, vous aurez certainement affaire en premier lieu à une secrétaire qui essayera de vous barrer la route ou l'on vous enverra directement aux ressources humaines et là vous aurez un "non" catégorique ! En théorie donc, cette technique est très intéressante, on dit même que les employeurs l'apprécient car elle démontre l'habilité et la persévérance du candidat… mais soyons à présent réalistes, suivant la taille de l'entreprise et le secteur d'activité vous n'aurez pas les mêmes chances d'y aboutir ! En effet, imaginez Monsieur ou Madame X, chef du Département Ingénierie d'une société comme Bombardier qui compte plus de 16000 employés, il ou elle ne va pas "s'amuser" à recevoir tous les jours pendant 20 minutes un "petit" candidat qui veut avoir de l'information ! … Il est possible que ça fonctionne dans les PME et encore, quand l'entreprise est vraiment petite, vous aurez affaire directement au PDG qui aura lui aussi d'autres chats à fouetter, mais ne vous découragez pas, chaque cas est bien particulier et de toute façon, vous élargirez par ce moyen votre réseau de connaissances !

Ce ne sont pas des services de placement mais allez-y, foncez, n'attendez pas de vous morfondre, avachi dans votre canapé devant la télé… Ces associations offrent des services complets gratuits permettant une recherche d'emploi beaucoup plus motivante puisque vous pourrez notamment participer à des sessions de groupe pendant 15 jours ou 3 semaines durant lesquelles vous enrichirez votre connaissance de soi, vous aurez une bonne idée des spécificités du marché québécois et vous ne vous vous sentirez pas seul !… Vous aurez également les services de conseillers en emploi, vous aurez accès à une multitude de documents et annuaires, vous ferez des simulations d'entrevues et vaincrez vos angoisses devant un téléphone …

Un club est plus particulièrement destiné aux nouveaux arrivants francophones, il s'agit de l'AMPE (Agence Montréalaise Pour l'Emploi) située au 429, Viger Est à Montréal (tél. (514) 987-1759).
Sinon, vous trouverez dans votre quartier un Centre Local d'Emploi (CLE) d'Emploi-Québec (instance du Ministère de l'Emploi et de la Solidarité) en composant le (514) 725-7744 à Montréal, qui vous indiquera le Club de Recherche le plus proche de chez vous. Cette dernière solution paraît la plus séduisante dans la mesure où c'est un pas de plus vers l'intégration puisque vous vous retrouverez avec des chercheurs d'emploi québécois, ce qui n'est pas le cas de la première, à vous de choisir !

En conclusion, ce n'est pas forcément facile de trouver un emploi au Québec, même et surtout si l'on possède des qualifications pointues. On a l'impression que les employeurs québécois restent attachés aux diplômes locaux et que si le profil du candidat ne correspond pas au mot près au profil du poste, il est difficile de faire sa place.
Il faut donc tomber au bon endroit, au bon moment et élargir au maximum son réseau de contacts (plus de 70% du marché de l'emploi).